L’encanage mobile : La canette, c’est chouette

Comment mettre sa bière en canette et par qui ?

​Depuis le début du montage de notre projet de brasserie, nous voulons faire de la bière en canette, car nos bières préférées étaient toutes en canettes. Beaucoup viennent d’ailleurs d’Angleterre. Nous avons donc décidé d’aller faire un périple là-bas pour en apprendre plus sur ce petit récipient en aluminium !​

• La tournée en Angleterre

​Nous voulions voir les différentes machines existantes pour faire des canettes et rencontrer des encaneurs mobiles. Avec le van de Charles nous avons pris un billet en ferry pour rejoindre la Grande-Bretagne, on the road again ! Au programme, Manchester, Londres, Bristol, Hereford, Leads, et Milton Keynes (réputée pour êtrela plus moche ville d’Angleterre) ou l’on a d’ailleurs été super bien accueillis par Dan, le propriétaire de la microbrasserie Concrete Cow. Nous avons visité Beavertown Brewery, Alphabet Brewing, Roosters, dans le Yorkshire. Et puis nous avons rencontré les encaneurs mobiles qui s’appellent WeCan. C’est une boite qui est en plein essor en Angleterre, depuis qu’elle s’est créée il y’a 6 ans ! Nous avons aussi fait un salon de CarftBeer à Londres on l’on a croisé plein de brasseurs et tous se mettaient à la canette ou essayaient de remplacer leurs conditionneuses de bouteilles par des encaneuses. Et ça nous a confortés dans notre projet !​

Fiabilité des machines et sensibilité des réglages : les difficultés de l’encanage industriel

Nous voulions aussi nous faire une idée de l’utilisation des machines d’encanage pour le futur. Ce sont des machines qui sont assez complexes et qui marchent souvent très mal, comme nous avons pu le constater lors de nos visites. Nous avons pu voir par exemple, une brasserie où toutes les trois, quatre minutes, la machine s’arrête parce qu’il y’a une canette qui est partie en cacahuète. Et quand la machine tourne dix minutes d’affilées, les mecs sont contents ! Qui plus est, les machines demandent des paramétrages très sensibles (lié à la température de la bière et à la pression envoyée) qu’il faut tout le temps ajuster. Bref, c’est très compliqué.

Nos différentes rencontres nous ont fait prendre conscience que ça ne serait pas facile et qu’il n’y avait pas une machine miracle pour faire de canettes. Commencer par une solution d’encanage mobile nous semblait donc plus judicieux.

Grand Canning : la mise en canette mobile qui venait de l’Est

​En revenant en France, nous avions donc le contact de WeCan, mais on s’est rendu compte qu’une boite luxembourgeoise du nom de Grand Canning venait de se monter dans l’encanetage mobile ! L’échange (en français) était beaucoup plus facile sur le plan technique qu’en anglais et comme c’est une jeune boite comme nous, ça nous a bien plu ! Nous avons été parmi les premières canettes qu’ils ont réalisées ! Pour info ce jour-là, il a neigé, gelé et ils ont crevé un pneu sur la route, occasionnant 5 heures de retard sur le planning ! Mais malgré tout ça, le contact est tout de suite bien passé !​

• Des résultats efficaces

Nous avons pu refaire des canettes avec eux quand nous étions à l’IFBM, à Nancy, qui possède un laboratoire intégré. Nous avons fait des mesures d’oxygène dissous dans nos canettes avant encanage et après encanage. Et les résultats étaient très satisfaisants ; il y’avait très peu d’oxygène dissous (en dessous de 50 ppb d’O2) ce qui nous a confortés dans notre choix de travailler avec eux.

Grand Canning se déplace avec un gros utilitaire dans lequel il y’a leur encaneuse sur roulette. Ils viennent l’installer grâce au hayon, au pied des fermenteurs. Ils ont un compresseur pour souffler l’air sur toutes les canettes et activer les vérins de la machine et enfin une étiqueteuse qu’ils placent au bout de la machine avec les convoyeurs qui vont bien pour faire l’étiquetage dans la foulée.

La canette c’est chouette, mais parfois c’est chiant


Quand la bière sort de leur machine, elle est en boite et étiquetée. Mais avant qu’on ne la palettise, nous avons mis en place une petite procédure pour nous assurer que la canette contient bien ses 33 cl de bière. Nous devons donc peser les canettes individuellement sur des balances et les évaluer selon une jauge de poids préalablement calculé. Il y’a plein d’avantages à lacanette, mais il y’a un inconvénient, c’est qu’on ne voit pas quand la canette est remplie. Vu qu’il faut la remplir en débordant, on ne sait pas exactement quand est-ce qu’elle est remplie, donc le seul moyen de savoir s’il y’a la bonne dose c’est de peser. Sauf si on possède une machine à rayon X, ou que l’on a les yeux de Superman, mais ce n’est pas le même budget.

Enfin, petit conseil à tous ceux qui veulent faire de l’encanage mobile : Techniquement, il faut s’assurer que, quand la machine arrive, la bière ne soit pas à plus de 1° avec une quantité de co2 dissous ne dépassant pas 5,2 grammes/litre. Ce sont les conditions nécessaires pour ne pas avoir trop de perte.

Il ne faut pas trop s’effrayer la première fois des pertes éventuelles, car il y’a toujours un temps de réglages avant que la bière ne cesse de mousser et ce temps est réduit si on optimise déjà la température et la quantité de co2 dissous. Maintenant ça se passe plutôt bien, mais il faut bien prendre en compte qu’il y’a plus de perte qu’en utilisant une embouteilleuse.

À l’intention du lecteur : nous ne sommes pas payés par Grand Canning pour raconter toutes ces anecdotes. Cela dit, on espère bien qu’ils nous feront une ristourne sur la prochaine commande en lisant cet article !

Article publié le : 04/05/2019

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