Notre matériel de brasseur amateur

​Comment broyer son malt, faire son empattage, filtrer ses céréales, avec les moyens du bord ? Nous vous expliquons tous nos trucs et astuces découverts à force d’expériences !​

La première étape pour brasser une bière consiste à concasser le malt. Pour cela, nous nous sommes équipés d’un concasseur (ou broyeur) de céréales pourvu d’un moulin à rouleau.

L’idée c’est de bien écarter un rouleau par rapport à l’autre pour avoir un grain pas trop fin. En effet, si la farine est trop fine, elle risque de colmater le filtre après. Donc il faut pouvoir choisir la taille de sa mouture, l’idéal étant un grain cassé pour qu’on puisse extraire ses sucres sans qu’il ne soit trop farineux.

Notre moulin était équipé d’une manivelle que nous avons démontée pour bidouiller un petit plat sur le rouleau et brancher directement une visseuse dessus. Comme ça, on a juste à patienter en appuyant sur le bouton de la visseuse plutôt que de mouliner la manivelle pendant des heures.

Après ça, on utilise notre cuve Brewferm pour faire l’empattage (la cuisson des céréales). Elle permet de faire notre mélange d’eau et de céréales pour une contenance de 25 litres et possède un thermostat lié à une résistance électrique qui permet théoriquement de régler une température jusqu’à 100°. Dans la pratique, la température de notre cuve ne montait jamais à plus de 95°C, or, pour avoir une bonne cassure à chaud et une bonne isomérisation des houblons (qui va apporter l’amertume) il faut une ébullition franche.

Nous avons donc modifié notre cuve pour pouvoir accéder une ébullition non limitée par le système : nous avons démonté tout le socle de la partie basse pour accéder au capteur de température qui est sous la cuve. Puis nous avons rajouté une petite résistance qu’on a soudée entre le capteur de température et la carte-mère. Ainsi, la mesure de lecture de la cuve est faussée par un signal moins fort. Nous avons ensuite ajouté un interrupteur sur la coté de la cuve pour activer ou désactiver la résistance, selon si nous voulions pousser l’ébullition à plus ou moins de 100°. Enfin, le petit plus : on a entouré notre cuve avec du liège pour qu’elle garde mieux la chaleur.

Une fois qu’on a fait notre cuisson des céréales pendant environ une heure dans cette cuve d’empattage, il faut pouvoir filtrer les céréales. Pour cela, nous avons choisi de trafiquer une tresse qu’on achète en plomberie. Il s’agit d’une tresse alimentaire en inox, un câble de tuyauterie souple dont nous avons enlevé la gaine plastique intérieure pour ne se servir que de l’extérieur.

Raccordée sur un T de plomberie équipé d’un robinet au bout, la tresse va laisser passer le jus à travers ses fines mailles pour sortir par le robinet dans une cuve en plastique. Du coup, toutes les céréales se retrouvent dans le fond de la cuve se qui nous permet de séparer le moût d’un coté et les céréales de l’autre. On peut encore rincer une nouvelle fois le gâteau de céréales avec de l’eau chaude pour récupérer les sucres restants.

Une fois qu’on a fini de tout filtrer, on met notre cuve sur le côté, on vide les céréales, on rince rapidement la cuve, on remet notre moût dedans et on remet notre cuve à chauffer à 100° pour faire l’ébullition de notre bière. Cette cuve a donc une triple utilisation : une cuve d’empattage, une cuve d’ébullition et une cuve filtrante. C’est plutôt économique, par contre la contrainte c’est qu’on ne peut pas commencer l’ébullition tant qu’on n’a pas fini la filtration, car il faut attendre de vider la cuve.

Après ces premières étapes, il faudra encore refroidir sa bière pour pouvoir lancer la fermentation ! Nous avons choisi d’utiliser pour cela un échangeur à plaque, des dames-jeannes munies de barboteur et nous avons trouvé l’outil idéal pour mesure la densité de notre bière !

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